La harpiste Anaïs Gaudemard en concert à Rouen
"Dirigé par Jamie Philipps, l’Orchestre de l’Opéra de Rouen accompagnait la harpiste Anaïs Gaudemard dans des pages françaises, avant de rendre hommage à Beethoven (2017 célèbrera le 190e anniversaire de sa mort). Sublime" (17 Novembre 2016)
"Paré de tous les raffinements possibles, le dyptique Danse sacrée, Danse profane écrit par Debussy en 1904 nous plonge immédiatement dans cet univers de lumière voilée chère au compositeur de La Mer. Avec d’infinies nuances, une délicatesse sans égal, Anaïs Gaudemard tisse son discours ponctué d’archaïsmes modaux, de rythmes alanguis ou de ruissellements scintillants, discrètement soutenue par l’orchestre attentif à ses moindres inflexions.
Pièce maîtresse du répertoire concertant pour la harpe, le Concerto de Boieldieu est également un très grande page musicale. Musicienne exceptionnelle, Anaïs Gaudemard nous livre cette partition avec toute la grandeur, toute l’élégance et la puissance dramatique qu’elle requiert. Toucher de velours, sonorité ronde et somptueuse, grand sens du phrasé, pianissimi inouïs, rubatos si bien gérés, et surtout, compréhension accrue du style raffiné du compositeur à qui l’on rendait un si brillant hommage dans sa ville natale, contribuent à l’ovation du public. En bis, Anaïs Gaudemard nous offre la si nostalgique Sonate K.25 de Scarlatti, mieux qu’Horowitz...
Jamie Phillips, à la direction claire, inspirée, vivace et l’orchestre magnifient la Symphonie n°7 de Beethoven. Energie organique, sans concession dans les tempi, pupitres virtuoses et engagés, l’Apothéose de la danse brille de tous ses feux. Quelques sublimes moments, comme l’arrivée dans la fugue de l’Allegretto, murmurée et implacable, ou cette sorte de choral que Beethoven aurait emprunté à un hymne religieux de Basse-Autriche confié à l’harmonie dans le troisième mouvement, sans la lourdeur qu’on lui impose parfois, ajoutent à la réussite enthousiasmante de cette exécution." (Christian Lorandin)