GINASTERA: Harp Concerto, Op. 25 (1956); DEBUSSY: Deux danses pour harpe et orchestra a cordes; BOIELDIEU: Harp Concerto in C Major – Anais Gaudemard, harp/ Orch. de L’Opera de Rouen Normandie/Leo Hussain – Claves Label Bleu 50-1613(11/4/16), 56:29 [Distr. by Albany] ****:
Harp virtuoso Anais Gaudemard (b. 1991) loves the harp “because of all we ignore about it…a limitless instrument.” The three works Gaudemard has recorded are “among the most beautiful ever written for that instrument and…reveal its sound versatility.” The 1965 Harp Concerto of Alberto Ginastera enjoys that Argentine master’s colossal sense of color, combined with his rhythmic flair. The instrument achieves several characters in the course of the three movements, including a jarring, percussive quality and then its strumming, guitar effects. The opening Allegro giusto ripples with rhythmic energy, as does the last movement Liberamente capriccioso – Vivace, with its long, glossy, solo cadenza. The presence of the 6/8 malambo dance impulse adds to the kinetic fervor of the piece. In the second movement, Molto moderato, a moody haze settles over the music, not so distant from Bartok’s notion of “night music.” We sense the virtuosic coordination required between Gaudemard and conductor Hussain to achieve the fervent momentum of the last movement’s Vivace section.
Debussy conceived his Danse sacre, Danse profane in 1904, having accepted a commission from Gustave Lyon, who wished to display his new chromatic harp. The work became a set piece for the Royal Brussels Conservatory entrance candidates. Debussy exploits two distinct modalities, Dorian and Lydian, with a series of scalar patterns that resound in archaic progressions. The two sections conform to “religious” and “erotic” designations, with rhythmic impulses absorbed by Debussy’s interest in Spanish and Basque music. The medievalism of the first dance has its complement in the syncopated lilt and lush harmonies of the second. Given my familiarity with Nicanor Zabaleta’s classic rendition of this score, I find Gaudemard’s version equally plastic and alluring; high praise, indeed.
The Concerto in C by Boieldieu (1800) reflects the composer’s essentially operatic approach to music. The opening Allegro brillante projects a courtly elegance, the progression of themes equivalent to those presented in a concerto by Viotti or Paganini. With Gaudemard’s entry we savor a series of lovely cascades in diaphanous textures. The Concertohad its great exponent in French harpist Lily Laskine (1893-1988), whose career Gaudemand may well emulate. The Andante lento communicates a charm quite in keeping with Mozart’s model, augmented by harmonies from early romanticism. The French Rondeau: Allegro agitato could easily be attributed to Vieuxtemps or Viotti for its noble flair and grand gestures.
—Gary Lemco
La virtuose de la harpe Anais Gaudemard (née en 1991) adore la harpe "à cause de tout ce que nous ignorons sur elle... un instrument sans limite " Les trois œuvres que Gaudemard a enregistrées sont "parmi les plus belles jamais écrites pour cet instrument et... révèlent sa polyvalence sonore" Le Concerto pour harpe de 1965 d'Alberto Ginastera est doté d'un sens colossal de la couleur tel que son maître argentin, combiné à sa flamme rythmique. L'instrument réalise plusieurs personnages au cours des trois mouvements, avec une qualité détonante et percutante, puis des effets de guitare impressionnants. L'Allegro giusto de l ´ouverture ondule avec une énergie rythmique, tout comme le dernier mouvement Liberamente capriccioso - Vivace, avec sa longue cadence de soliste qui nous illumine. La présence de l'impulsion 6/8 du malambo renforce la ferveur cinétique de la pièce. Dans le second mouvement, Molto moderato, un brouillard lunatique s'installe sur la musique, proche de la notion de "musique de nuit" de Bartök. Nous ressentons la coordination virtuose nécessaire entre Gaudemard et le chef d'orchestre Hussain pour garder le fervent rythme de la section Vivace du dernier mouvement.
Debussy composa Danse sacrée, Danse profane en 1904, après avoir accepté une commande de Gustave Lyon, qui souhaitait exposer sa nouvelle harpe chromatique. L'œuvre est devenue une pièce maîtresse pour les candidats à l'entrée au Conservatoire Royal de Bruxelles. Debussy exploite deux modalités distinctes, Dorian et Lydian, avec une série de motifs scalaires qui résonnent dans des progressions archaïques. Les deux sections sont conformes aux appellations "religieuses" et "érotiques", avec des impulsions rythmiques absorbées par l'intérêt de Debussy pour la musique espagnole et basque. Le médiévisme de la première danse trouve son complément dans la syncopée et les harmonies luxuriantes de la seconde. Compte tenu de ma familiarité avec l'interprétation classique de cette partition par Nicanor Zabaleta, je trouve la version de Gaudemard tout aussi plastique et séduisante, en effet, très élogieuse.
Le Concerto en Ut de Boieldieu (1800) reflète l'approche essentiellement opératique du compositeur. L'Allegro brillante d'ouverture projette une élégance courtoise, la progression de thèmes équivalents à ceux présentés dans un concerto de Viotti ou de Paganini. Avec l'entrée de Gaudemard, nous savourons une série de jolies cascades aux textures diaphanes. Le Concerto a eu sa grande figure dans la harpiste française Lily Laskine (1893-1988), que la carrière de Gaudemard pourrait bien émuler. L'Andante lento communique un charme tout à fait conforme au modèle de Mozart, agrémenté d'harmonies issues du romantisme primitif. Le Rondeau français : Allegro agitato pourrait facilement être attribué à Vieuxtemps ou Viotti pour son noble flair et ses gestes grandioses.
—Gary Lemco